Les effets secondaires

Les effets secondaires

Hormonothérapie : Les effets secondaires

Après l’annonce de mon cancer du sein gauche en juin 2016, j’ai décidé d’opter pour la mastectomie. J’ai également suivi une hormonothérapie pendant plusieurs années pour limiter les récidives. Ce traitement a engendré de nombreux changements au niveau de mon corps. Des effets secondaires que nombreuses femmes taisent encore par pudeur mais que j’avais à cœur de vous partager.

La prise de poids

Pendant toute ma vie, j’ai toujours été sportive : je marchais 10 kilomètres par jour, je courais, j’allais à la piscine… Puis, après l’opération et le début de l’hormonothérapie, j’ai été contrainte d’arrêter. En 2 mois, j’ai pris environ 20 kg alors que je n’avais rien changé à mon alimentation !

Et même si mon oncologue m’a rapidement rassurée en m’expliquant que mes hormones étaient chamboulées, ce changement a été compliqué à vivre. Je devais m’habituer à la fois à ma nouvelle poitrine et à cette prise de poids. D’un coup, j’ai eu l’impression de ne plus contrôler mon corps ! Puis, au bout de deux mois, j’ai commencé à reperdre progressivement. Mais, même encore aujourd’hui, en fonction de mon cycle menstruel, je dois toujours gérer des fluctuations sur la balance. Au fil du temps, j’ai appris à vivre avec et surtout, je me sens moins seule : je sais que plus de 70 % des femmes ayant eu un cancer du sein vivent la même situation.


Le lymphœdème

Lors de mon opération, on m’a aussi retiré les ganglions lymphatiques sur le côté gauche, car on ne savait pas si la tumeur s’y trouvait également. Ces ganglions ont un rôle important : ils filtrent les déchets et les bactéries. Et quand on ne les a pas, on peut avoir le bras qui gonfle. Lorsque cela arrive, j’ai la sensation d’avoir en permanence une crampe dans le bras et cela peut aller jusqu’à mes doigts ou mon dos. On a également plus de mal à s’emparer d’objets par exemple.
Cet effet secondaire, je ne l’ai eu que récemment, début 2022, et mon bras a mis trois mois à dégonfler ! J’ai été suivie par une kiné spécialisée dans le cancer du sein (avec le réseau RKS) et c’est grâce à ses drainages lymphatiques que la situation arrive à se résorber.

La peau

La peau change aussi avec l’hormonothérapie et on ne supporte plus certaines textures. J’ai par exemple un haut en viscose que j’aimais beaucoup et que je ne peux plus mettre. La plupart des matières me grattent ou frottent avec mes cicatrices et me créent des brûlures. Du coup, je fais hyper attention à ce que je porte et aux coupes des vêtements. Et même quand on me touche, mes réactions ne sont plus les mêmes. Toute ma vie, j’ai été extrêmement chatouilleuse et, aujourd’hui, je le suis beaucoup moins. Un peu comme si ma peau était anesthésiée !

Les articulations

Outre le lymphœdème, j’ai également eu une capsulite rétractile de l’épaule gauche. C’est une inflammation et un rétrécissement de l’enveloppe fibreuse qui recouvre les articulations. Tout d’un coup, cette capsule devient très raide et provoque une douleur qui va crescendo. Au pic de l’inflammation, bouger le bras est tout bonnement impossible ! Ça nous lance au niveau de l’épaule, comme quand on se cogne la malléole. Quand cela a commencé, je venais juste de reprendre le sport et j’ai dû arrêter pendant un an et demi. Là encore, les séances de kiné aident puis au fil du temps la douleur s’estompe.

La transpiration excessive

C’est l’un des changements les plus déstabilisants car, en trois secondes, je me retrouve littéralement trempée de sueur ! Et cela peu importe la saison, que je sois mobile ou statique… Je me souviens très bien de la première fois que cela m’est arrivée : j’étais au bureau, je discutais avec un collègue et, d’un coup, je suis devenue toute rouge et trempée. Alors, progressivement, on s’adapte : je privilégie désormais les vêtements noirs quand j’ai des réunions et je prévois des vêtements de rechange. Mais je dois avouer que ça joue sur la confiance en soi. Du coup, je fais super attention aux vêtements que je porte, j’évite le synthétique et le polyester qui ont tendance à emmagasiner la sueur. La transpiration excessive est quelque chose de tabou, surtout chez les femmes, mais c’est pourtant très commun avec cette maladie. Je n’ai qu’un conseil : libérez la parole !


C’est en vivant tous ces changements sur mon corps que j’ai eu l’idée de créer la collection de vêtements Les minettes en Goguette. J’ai par exemple opté pour des tissus déperlant pour éviter que la transpiration s’imprègne, prévu des emmanchures plus larges sur les hauts pour palier au lymphœdème ou encore pensé à des attaches sur les côtés pour ne pas trop solliciter les articulations. Ma volonté ? Proposer des vêtements qui nous permettent à la fois de nous sentir belles et bien dans notre corps, sans penser à la maladie.


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